Mercredi 13 octobre à 17h30 sur Zoom | Wednesday, October 13th at 5:30 pm on Zoom
Intitulée « Building national networks: approches sociologiques de la circulation des images » cette séance propose des conférences d’ Anne-Philippe Beaulieu (doctorat, UdeM) « La tradition inventée au secours de la mémoire collective. Le cas du Canada français au tournant du XXe siècle » et d’Aziz Boughedir (doctorat, UdeM) « Émergence et évolution du marché de l’art Tunisien : étude des mondes de l’art en Tunisie. » La présidence de séance sera assurée par Magali Uhl (UQAM).
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Entitled “Building national networks: approches sociologiques de la circulation des images” this session will feature talks by Anne-Philippe Beaulieu (PhD, UdeM) “La tradition inventée au secours de la mémoire collective. Le cas du Canada français au tournant du XXe siècle,” and Aziz Boughedir (PhD, UdeM) “Émergence et évolution du marché de l’art Tunisien : étude des mondes de l’art en Tunisie.” The session will be chaired by Magali Uhl (UQAM)
Au tournant du XXe siècle, la montée des nationalismes entraîne les États-nations vers un désir de se définir. Au Canada français, par crainte de perdre leurs spécificités culturelles, les élites dirigeantes lancent alors un grand projet : écrire l’Histoire de la nation et ériger sa mémoire collective sur les bases d’un passé historique. Attardons-nous sur l’une des facettes de ce grand phénomène : l’invention de la tradition. Intimement liée aux thèmes de l’imaginaire, de la nostalgie restauratrice et du mythe, la tradition inventée est un mécanisme sociologique souvent employé au secours de la mémoire collective. Observons les relations étroites qui se sont tissées entre les milieux, les acteurs et les médias, pour saisir comment s’est effectués sous leur autorité, outre la circulation des idéaux nationalistes, le développement de mythes, l’établissement des traditions nationales et la construction d’un imaginaire savant. Quel fût notamment le rôle des artistes et des médias dans la construction d’un âge d’or des origines du Canada français. Questionnons la nature et la fonction d’œuvres référant à ce soi-disant passé glorieux de la nation, afin de comprendre le rôle qu’ont joué certaines images dites »traditionnelles » sur le renforcement de l’identité nationale.
Diplômée d’un baccalauréat et d’une maîtrise en histoire de l’art, Anne-Philippe Beaulieu poursuit actuellement des études supérieures à l’Université de Montréal, sous la codirection des historiens de l’art Ersy Contogouris (UDeM) et Dominic Hardy (UQAM). En parallèle, elle travaille comme adjointe à la coordination aux événements et assistante de recherche, pour le Centre de recherche interuniversitaire en littérature et culture québécoises (CRILCQ). Elle est également membre chercheure étudiant du Centre de recherches intermédiales sur les arts, les lettres et les techniques (CRIalt), de l’Association québécoise pour l’étude de l’imprimé (AQÉi) et de l’Association d’art des universités du Canada (AAUC). Elle se spécialise dans l’histoire du XIXe siècle au Québec, avec pour champs d’expertise l’histoire des arts visuels, l’histoire de la vie culturelle et l’histoire sociale. Ses intérêts de recherche portent sur les imprimés, les arts graphiques et les concepts plus larges de nationalisme, de mémoire, d’âge d’or, de mythe et d’imaginaire collectif.
Dans le cadre de mes recherches sur le marché de l’art arabe, qui vise à identifier les réseaux de valorisations spécifiques à ces régions en prenant pour cas d’étude le marché de l’art Tunisien, je présenterai pour les conférences « Hypothèses » l’avancée de mon travail sur les mondes de l’art en Tunisie et les réseaux de valorisation et de légitimation de l’art qui opèrent sur le territoire.
Nous admettons depuis Howard Becker, que la création artistique n’est pas le fruit d’un créateur isolé, mais plutôt le résultat de la coopération d’un ensemble d’intervenants qui travaillent, directement ou indirectement, à la réalisation de l’œuvre.
Jusqu’à aujourd’hui, les approches théoriques et les études du marché de l’art sont menées sur des espaces géographiques appartenant au monde occidental et dont les acteurs majeurs sont bien établis et varient peu d’un espace à un autre. En Tunisie, les maisons de ventes aux enchères ainsi que les musées d’art sont inexistantes. Cette observation implique que l’espace Tunisie incorpore un système de valorisation de l’art reposant sur d’autres connexions que celles établies dans le marché occidental. Par cette recherche, j’espère offrir quelques pistes à la compréhension des structures socio-économiques spécifiques œuvrant sur le territoire tunisien.
Aziz Boughedir détient une licence en art plastique obtenue à l’Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis. Il soutient par la suite un Master de Recherche dans le même Institut où il s’intéresse aux galeries d’art actuel Tunisiennes. Depuis Janvier 2020, Aziz est candidat au Doctorat à l’Université de Montréal. Ses intérêts de recherche portent sur la valorisation de l’art arabe contemporain, les systèmes des marchés de l’art, et les réseaux responsable de la constitution de la valeur artistique. Son projet de thèse se penche sur l’émergence et l’évolution du marché de l’art arabe contemporain en prenant pour cas d’étude le marché de l’art Tunisien de la période du protectorat à nos jours.
Docteure en sociologie de l’Université Panthéon-Sorbonne (Paris 1), Magali Uhl est professeure titulaire au département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal et chercheuse au CELAT (Centre de recherches : cultures, arts, sociétés). Partant des œuvres et des pratiques artistiques actuelles, elle développe dans ses recherches des problématiques liées à la subjectivation, à la mémoire et au corps en analysant leurs mutations et leurs effets sur la société et sur l’urbanité. Responsable du GT02 de l’AISLF, « Etudes et méthodes visuelles » et membre du CIREC (Centre de recherche-création sur les mondes sociaux), le rôle des images dans la connaissance du social est au centre de son programme de recherche. Elle conduit actuellement un travail de sociologie visuelle sur des quartiers post-industriels de plusieurs villes canadiennes. En 2021 elle a notamment publié Marshland Revival: A Narrative Rephotography Essay et co-commissarié l’exposition Ecran Total, au Centre de Design à Montréal.